Germanika

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Le colonel comte Claus Schenk von Stauffenberg

        

Le Colonel comte Claus

Schenk von

Stauffenberg

 

Stauffenberg est l'homme qui se désigna pour poser une bombe et tuer Hitler.

Mais l'opération fut un désastre total: Hitler sort presque indemne de l'attentat et Stauffenberg est fusillé. Il ne sera pas le seul une véritable traque commence.

Qu'est ce qui amena des hauts gradés de la Wehrmacht à préparer un coup d'Etat?

L'Histoire retiendra le geste héroïque de ces officiers, en particulier le sacrifice du comte von Stauffenberg. Mais des zones d'ombre demeurent.

Pour commencer, la rebellion se fait très tard, lorsque le haut commandement de la Wehrmacht ne se fait plus aucune illusion sur le cours de la guerre.

Il s'agissait donc surtout d'essayer de sauver ce qui pouvait encore l'être.

Déjà, inscrire l'armée allemande dans un mouvement de résistance qui aura fait une action concrète.

Ensuite, essayer de se rallier la sympathie anglo-saxone contre le bolchevisme.

On s'interroge sur le personnage. Certains se demandent même si Stauffenberg n'a pas fait exprès de louper son coup, tellement il paraît incroyable que cette bombe n'ait pas réussi à faire s'envoler le Führer en morceaux. On sait que ce dernier a toujours bénéficié d'une chance insolente, mais tout de même!.

Certains esprits reprochent aussi à Stauffenberg de ne pas s'être sacrifié, en demeurant aux côté de sa malette contenant la bombe, pour pouvoir ainsi s'assurer que la bombe ne soit pas déplacée au dernier moment. Ou bien, il aurait pu prendre un révolver et abattre Hitler à bout portant.

En réalité, Stauffenberg avait songé au revolver, mais invalide de guerre, (il avait perdu une main, et l'autre ne comptait plus que trois doigts) il ne pouvait plus envisager de se servir d'une arme à feu.

Quand à rester auprès de sa bombe amorcée, il aurait pu en effet le faire. Mais son but n'était pas de se suicider. Il envisageait sérieusement de réussir son attentat et de pouvoir ainsi être utile à l'élaboration d'un nouveau gouvernement.

La personnalité de cet homme mérite d'être étudiée, déjà par le simple fait de son action, même tardive, mais aussi parcequ'il est représentatif de cette caste particulière que formaient les "Junkers".

Ces nobles, propriétaires terriens et soldats de père en fils, constituaient le noyau de l'armée allemande. D'abord ils servent le Kaiser dans l'armée impériale, ensuite ils tiennent la Reichswehr pour enfin diriger l'orgeuilleuse Wehrmacht.

De par son action et son aspect physique séduisant, Stauffenberg est devenu de nos jours une icône romantique de la résistance.

 

Portrait et parcour de celui qui fut un des plus jeunes colonels de la Wehrmacht.

 

Claus Philip Maria Schenk von Stauffenberg , fils de Alfred Schenk Graf von Stauffenberg, le dernier Oberohfmarschall c'est à dire premier maréchal de la Cour du Royaume de Wurtemberg, et de Caroline Uxküll-Gyllenband (née à Vienne le 7 avril 1875), naît en 1907 à Jettingen, en Souabe, près de Ulm. Son jumeau, Konrad, ne survivra pas. Il a deux frères ainés, les jumeaux Berthold et Alexandre.

 

              

Berthold, impliqué lui aussi dans l'attentat, sera condamné à être pendu. Alexandre, professeur d'histoire, survivra à la guerre.

Les enfants passent la majorité de leur enfance à Stuttgart, et en été dans la maison familiale des Lautlingen. 

     

                          Père et fils: Alfred, Berthold, Claus et Alexandre.

 

Claus doit lutter au départ contre une santé fragile. Armé d'une volonté de fer, il parviendra cependant à surmonter ses difficultés de santé qui finiront par disparaître à l'âge adulte. Lorsqu'il sera cadet à Bamberg il aura cependant encore des problèmes d'estomac.

Pour assurer l'éducation des enfants, les parents Stauffenberg demandent au poète Stefan George de devenir leur précepteur.

Le jeune Claus (vers l'âge de seize ans)sera d'emblée fasciné par la personnalité austère et charismatique de son professeur. Berthold partagera le même interêt pour l'enseignement de George. Alexandre sera plus en retrait.

George lui inculque l'idée d'une élite distribuée dans toute la société, éléments d'une sociéé qui serait une sorte de corps mystique de l'esprit engagé dans l'action pour la purifier, la régénérer ou la sauver.

C'est le nationalisme allemand, impreigné d'une certaine dose de mysticisme. Cet idéal était présent dans la tête de nombreux jeunes nobles de l'époque, qui comme tout les jeunes (en principe) rêvent de refaire le monde. Ils se veulent les nouveaux preux qui sauront relever l'Allemagne.

  

              La famille Stauffenberg à Lautlingen, en 1923.

L'humiliation générée par les dures conditions du traité de versaille est en particulier difficile à digérer pour ces propriétaires terriens, souvent militaires de père en fils. Les enfants ont vu rentrer leurs pères perdant de la guerre, et même si les jeunes nobles, à la différence de la plupart des Allemands, ne souffraient pas de la faim, du chômage, ils avaient conscience de la situation dramatique ans laquelle s'est trouvée l'Allemagne à l'issue de la Grande guerre, et ils voulaient "faire quelque chose"!

Ces jeunes Allemands de la caste privilégiée acceuilleront donc favorablement, du moin au début, Hitler et ses idées de réforme.

Le caporal de Bohème ne leur promet-il pas une révision totale des conditions du traité de Versaille? Ne promet-il pas à ces hoberaux traditionnelement soldats, de relever l'Armée réduite à peau de chagrin, justement à cause des points du même traité? 

 

D'emblée, la personnalité de Stauffenberg plaît. Son commandant de division a retenu par exemple la capacité de Claus d'aplanir les différents. Il recherche et trouve chez chacun le meilleur de lui-même et a une extraordinaire faculté de donner le meilleur de lui-même.

Hitler tient parole: la Reichswehr se réarme, grandit en hommes. En 1935, la Luftwaffe recommence discrètement à voler. Les problèmes de chômage se résorbent grâce à la course à l'armement. Un résponsable de tous les maux est désigné: le Juif.

Claus s'interesse beaucoup à l'histoire et à la litterature (Anglaise nottamment) mais choisit la carrière militaire et d'y consacrer sa vie.

              

Le 1er avril 1926 il devient cadet à l'école de cavalerie de Bamberg (17ème régiment de cavalerie), dans lequel le frère de son père servait déjà.

   

Pour le plaisir de l'équitation où le jeune comte excelle, et pour le métier de l'arme, en particulier sous sa forme mécanque de blindés. Cette arme du mouvement et de l'attaque intéresse au même moment le futur Général de Gaulle..

En 1927/1928 il rentre dans l'Infanterischule de Dresde.

Le dynamisme du jeune homme est apprécié. Il fait toujours bonne figure, sait se montrer un habile diplomate. Il apparaît comme un jeune homme "bien sous tout rapport" et ses superieurs s'accordent à dire qu'il fera un brillant officier de commandement.

En 1930 il obtient le grade de lieutenant, avec une très grande distinction.Il fait la connaissance de Nina von Lerchenfeld, âgée de 16 ans et élève dans un internat dans les Wieblingen, près de Heidelberg. Ils se fiancent à l'occasion de l'anniversaire de Claus. La jeune fille est issue de l'aristocratie balte, tout comme la mère de Claus, Caroline Uxküll-Gyllenband.

En avril 1932, il se pronnonce contre Paul von Hindenburg, en faveur d'Adolf Hitler.

En mai 1933 il devient lieutenant et il épouse Nina von Lerchenfeld en septembre 1933.Il se présente en uniforme complet avec casque d'acier. Il explique en plaisantant qu'être marié, c'est être en service, mais son intention est aussi de bien marquer son attachement à l'armée. 

 

Le couple aura 5 enfants: Berthold (1934), Heimeran (1936), Franz-Ludwig (1938), Valerie (1940) et Konstanze (1945).

Berthold deviendra general de la Bundeswehr.

Claus von Stauffeberg et ses fils, Berthold Maria, Franz Ludwig et Heimeran en 1940.

 

En 1934, il est orienté vers l'école de cavalerie de Hannovre, spécialité armes modernes (panzers).

 

            

Suite à la nuit des longs couteaux (Hitler ordonne le massacre de ses fidèles SA, devenus trops embarrassants, en faveur des SS) Stauffenberg est amené à se poser de sérieuses questions sur le nazisme.Ce catholique convaincu est choqué, et se confie au lieutenant-colonel Hans Walzer, son chef d'escadron. les deux hommes sont d'accord que ce ne sont pas des méthodes et que l'Eglise devrait prendre position.

Mais les choses suivent leurs cours, et l'armée se rétablit au delà des éspérances des militaristes; en 1935 la nouvelle armée est née: la Wehrmacht.

En octobre 1936, Stauffenberg est admis dans le college d'Etat Major à Berlin Moabit, une école superieure d'officiers d'état major. Deux ans plus tard, en été 1938, il est gradué et incorporé dans le corps d'armée commandé par le général Erich Hoepner.

C'est brillant car cette école accepte seulement quinze pour cent des candidats et sur trois parmi les retenus est gradué pour l'état-major. Mais il fera mieux, bientôt, en devenant le plus jeune officier d'etat-major, à moin de 36 ans.

Non content d'exceller dans ses études, Claus lit voracement et devient un lecteur passionné de livres d'histoire militaire, d'hitoire générale, de politique, de plhilosophie, psychologie (discipline qui lui servira beaucoup), économie et littérature classique. Il apprend aussi à parler couramment l'anglais, le Russe. Il parle français avec aisance.

En dehors de son exterieur militaire, Stauffenberg est un pur esthète. Il est féru de littérature ésotérique et de romantisme médiéval.

Le jeune officier est décrit dans son travail comme très actif, capable d'abattre une couche importante de besognes, d'effectuer même diverses tâches en même temps. Il savait faire différentes choses avec le même degré de concentration.

Il participe à l'occupation des Sudètes, sous le général de corps d'armée Erich Hoeppner.

Le 9 novembre 1938, c'est la nuit de cristal:Stauffenberg est révolté par les événements qui sont contraire à l'ide qu'il se fait du code de l'honneur militaire et de la déontologie chrétienne. 

Mais il est soldat avant tout, il continue donc à obéir aux ordres, scrupuleusement.Il n'oublie pas son serment de fidélité fait au Reich, et donc à son Führer.

Sa femme dira plus tard de lui, qu'une de ses caractéristique est de prendre plaisir à jouer l'avocat du diable. Ce qui fait que les conservateurs sont convaincus d'avoir affaire à un Nazi pur et dur, tandis que les Nazis sont convaincus que Stauffenberg est irrémédiablement un conservateur.Alors qu'il n'est ni l'un, ni l'autre.

En 1939, il embarque donc dans le train qui le conduit à ses premiers faits d'arme. La même année, il rejette l'offre faite par Yorck von Wartenburg et Ulrich omte Schwerin von Schwanenfeld (1902-1944) de participer à un putch contre Hitler.

 

        

Il participe en tant qu'officier d'état-major à la campagne de France dans la section logistique de la 6ème division de Panzer qui progressait par les Ardennes.

 

 

En 1942, Stauffenberg, ainsi que son frère Berthold, commence à fréquenter quelques cercles de résistance contre le nazisme, à l'exemple du cerle de Kreisau, fondé par Helmuth Graf von Moltke. Les membres, des intellectuels provenants de diverses horizons ont en commun une vision du monde humaniste, fondée sur l'ethique chretienne.

Ceux de Kreisau (le nom vient du lieu de réunion: le domaine de la famille von Moltke à Kraisau , en Silésie de 1940 à 1943) se représentent l'Allemagne post hitlérienne comme un état démocratique et civil, un état de droit assurant le respect des droits de l'homme. Ils souhaitent que la nouvelle Allemagne soit ouverte au monde occidental dans la perspective d'une union européenne.

 

           

Stauffenberg est une sorte de trait d'union entre les différents groupes de résistance. Il s'agit de coordonner le projet de coups d'état. Malheureusement, tous les résistants ne sont pas doté du dynamisme et du sens pratique du jeune comte.     

          

Stauffenberg en compagnie d'Albrecht Mertz von Quirnheim en 1942.Ukraine.   

 

Stauffenberg est donc contraint de ronger son frein. Parallélement, il exerce sa fonction d'officier de la Wehrmacht avec zèle. Il s'efforce cependant d'éviter de tremper dans la barbarie ambiante, surtout lors de la campagne de l'Est.. 

Le premier janvier 1943, Stauffenberg est nommé lieutenant-colonel.

Lorsque Hitler condamne froidement une des meilleures armée du Reich, la 6ème Armée, à disparaître dans la glacière de Stalingrad, Stauffenberg n'y tient plus. Il envisage plus que jamais d'organiser un complot contre Hitler. Ulcéré, il cherche à convertir le général Meinstein à ses vues, et s'engage pour les opérations d'Afrique du Nord; 

La majorité des membres du cercle de Kreisau se met à sa disposition depuis l'arrestation d'Helmuth James comte von Moltke en janvier 1944, malgré les réserves émises par ce dernier concernant des projets d'attentat. 

Le 7 avril, Stauffenberg est grievement blessé par l'attaque d'un chasseur-bombardier anglais, un jabo, du même type qui blessera Rommel en juillet 44. Provisoirement aveugle, Stauffenberg perd un oeil, la main droite, les 4ème et 5ème doigts de la main droite et aura de graves séquelles au genou.

Il lui faudra plusieurs mois de convalesence avant de reprendre pied.Il prend conscience de la gravité de la situation et de l'urgence de passer à l'action. Depuis la perte de Stalingrad, la situation militaire allemande s'agrave de mois en mois.

Malgré ses  handicaps, il conservera cependant sa place au sein de l'armée et obtiendra même la dignité de colonel.

Il est actif dans les complots. Il s'entretient avec le colonel Henning von Tresckov, déjà conspirateur convaincu et actif., et avec le leader politique Goerdler. Goerdler et Stauffenberg ne s'entendent cependant pas complètement: En effet, le jeune officier, refuse de se laisser enfermer dans une secte conservatrice et souhaite un gouvernement où seront présentes toutes les idées. Il impose ainsi à Goerdeler, pour le futur gouvernement, un homme de gauche, Julius Leber, comme vice-chancelier.

Les conjurés se voyent comme première tâche, une fois Hitler renversé et leur gouvernement établi, de négocier une paix immédiate, sans condition, mais cependant non mutilante pour l'espace allemand.Stauffenberg devait être secrétaire d'Etat aux armée.

Malgré ses indubitables dons de conviction, Stauffenberg a l'impression de prêcher dans le désert! Tout le monde est d'accord qu'il faut se débarrasser d'Hitler et de sa clique, mais bien entendu; personne ne veut se dévouer. Les Alliés se désinterressent complètement des cerles de conjurés, doutant (avec quelques raisons!) de leur sérieux, et de toute façon, désireux de décider du sort de l'Allemagne quand ils l'auront vaincu, ce qui ne saurait plus trop tarder.Les arguments du style "tous unis contre Staline" ne prennent pas. Les Alliés sont décidés d'en finir avec l'Allemagne, et les divergeances internes de quelques officiers de l'état-major et d'une poignée d'intellectuels ne les interressent pas. Si encore ils y avaient songé plus tôt à ce putch...

Il est fort probable que même si ils réussissaient leur coup d'état, les conjurés auraient été contraint à poursuivre la guerre après avoir établi leur nouveau gouvernement. Les Alliés exigeaient une capitulation sans condition. Stauffenberg et ses amis ignoraient à ce moment là la ferme position des Alliés et croyaient pouvoir négocier la fin de la guerre sans devoir amputer l'Allemagne de certains de ses territoires. 

On se concerte, on élabore des plans, des projets, on dicute, on se tâte, on hésite, on reconsidère et surtout...on perd du temps.Les choses traînent en longueur, jusqu'à ce que la Gestapo lance un mandat contre Goerdler. Himmler, qui ne pouvait ignorer ce qui se tramait, a du être à l'origine de cette intervention, très vraissemblablement pour pousser les conjurés à enfin faire quelque chose de concret. Il comptait ainsi les prendre sur le fait si la tentative échouait, et se débarrasser ainsi de tête qu'il estimait avoir trops vue, et urtout discréditer définitivement la Wehrmacht au profit des SS. Si par contre l'attentat réussissait, tant mieux: les conjurés travaillaient pour lui il pourrait prendre la place de Hitler.

La principale cause des hésitations des conjurés semble être que ceux-ci cherchaient à se débarrasser de Hitler, mais aussi de Himmler et de Goëring. Mais bien entendu, ils n'étaient jamais tous les trois présent ensemble, et l'attentat était à chaque fois différé.

Stauffenberg n'y tient plus et se dit que si lui ne le fait pas, personne ne se décidera.

 

Il se désigne donc comme volontaire, d'autant plus que sa nouvelle fonction d'officier d'état-major de l'armée lui permet d'aprocher Hitler de près, chose qui n'était pas donnée à tous les officiers superieurs!

Claus Schenk Graf von Stauffenberg, le lieutenant Fritz-Dietlof Graf von der Schulenburg, le lieutenant von Kleist et le capitaine Axel Freiherr von der Bussche-Streithorst projettent de tuer Hitler le 11 février en faisant exploser une bombe lors d'une présentation d'uniformes dans la Wolfsschanze, le "Rempart des loups", le quartier général d'Hitler.

Von der Bussche était prêt à dissimuler l'explosif dans la poche de son pantalon, à déclencher le détonateur et à se jeter sur Hitler pour l'empêcher de fuir jusqu'à l'explosion. Il devait utiliser un détonateur de grenade avec un mécanisme de retardement de 4,5 secondes qui était bruyant, mais il pensait pouvoir couvrir le bruit en faisant semblant de tousser pour s'éclaircir la voix. Il avait également un long couteau caché dans sa botte, au cas où le détonateur ne fonctionne pas.

L'attentat ne pourra pas se faire, car la présentation d'uniformes n'a pas pu avoir lieu, étant donné que le matériel à présenter avait brûlé dans le train qui le transportait lors d'un bombardement allié. le 11 mars, Claus Schenk Graf von Stauffenberg et son entourage attribuent cette fois au capitaine de cavalerie Eberhard von Breitenbuch de tuer Hitler avec une arme à feu lors d'une réunion au Obersalzberg. Von Breitenbuch, en tant qu'officier d'ordonnance, avait l'une des rares opportunités de pouvoir approcher le dictateur. Mais une fois de plus, le projet d'attentat ne se concrétisera pas: en dernière minute, il a été décidé d'interdire la présence des officiers d'ordonnance, par mesure de protection renforcée.

Le 6 juillet, Stauffenberg se désigne comme volontaire pour un attentat à la bombe dans la Wolfsschanze , mais Hitler et Göring se désistent.

La tentative aura finalement lieu le 20 juillet, dans la cabane de Rastenburg, dans l'est de la Prusse. Stauffenberg déplore que la réunion se passe dans cette cabane au lieu du bunker attendu, car il fait une chaleur étouffante. Bien entendu, les fenêtres de la légère cabane en mélèze sont grandes ouvertes. Stauffenberg se dit que celà va atténuer l'effet de la déflagration. Autre mauvaise nouvelle: ni Goering, ni Himmler ne sont présents. Troisième mauvaise nouvelle: une seule des deux charges a pu être enclanchée, faute de temps.

Stauffenberg abandonne une mallette chargée d'explosifs avec un simple minuteur d'une dizaine de minutes sous la table de conférance, contre un des lourds pieds du meuble.

D'un abri proche il est témoin de la terrible explosion et est convaincu que personne ne peut survivre à une telle détonation. Lui et son aide de camp, Werner von Haeften, quittent rapidement le camp fortemen gardé, jouent de ruse pour forcer les barrages, et s'envolent dans un Heinkel He111 prêt à décoller. 

Je vous invite à lire l'article Opération walkyrie pour connaître les détails de l'attentat et ses répecussions.

Réunis rue Bendler les conjurés apprennent avec horreur que l'attentat a été manqué. Hitler, déjà remis de ses légères blessures, s'offre même de recvoir comme prévu son ami Mussolini. Il montrera fièrement à ce dernier l'état de la cabane dans laquelle il se trouvait lors de l'explosion.

Qu'à cela ne tienne! Aux côtés d'un Beck assez passif, il organise activement de la Bendlerstrasse (état-major de l'armée) les préliminaires du soulèvement, jusqu'à 10 heures du soir passées. Mais Hitler, à peine blessé, laisse volontairement se mettre en place le dispositif pour mieux le briser.

Le même soir, Stauffenberg, Olbricht et Thomas sont passés par les armes, tandis que Beck a obtenu la permission de se suicider avec son revolver. 

Les corps sont sommairement jettés dans une fosse.

Himmler fera ouvrir la fosse et brûler les corps, dont les cendres seront éparpillées.

 

La famille Stauffenberg

Caroline Uexkuell

 

Le lendemain, dans les Lautlingen, le mécanicien Leibold, entend la radio dans le jardin. Il court avertir Nikolaus Uexkuell-Gyllenband, frère de Caroline et entend le communiqué à la radio. La famille passe cependant le vendredi et le samedi sans être inquiétés. 

Le dimanche soir, la Gestapo vient chercher Caroline et "tante Ulla" (Alexandrine comtesse Uexkuell-Gyllenband née le 30 juin 1873 et morte le 23/05/1963),soeur de Caroline). Les femmes sont détenues dans les Balingen.

Vers la mi-aout, les enfants sont kidnappés.

Caroline reçoit cependant la visite du maire Goetz et à deux reprise de Ida Huberta Pfaffenhofen-Chledowsky, épouse de Nikolaus. Des gens lui apportent de la nourriture.

De jeunes prisonniers français s'étonnent de la réclusion de cette dame allemande.

Libérée après six semaines, tante Ulla ne retrouve plus les enfants. Seulement Hupa et Olga, la fille de Nikolaus

Melitta Schiller, épouse d'Alexandre Stauffenberg, parvient une nuit à se poser sur le camps: elle a repris du service après sa détention de six semaines.Elle peut ainsi donner des nouvelles du reste de la famille.Elle annonce entre autre que les enfants ont été kidnappés, et que le beau-frère de Caroline, âge de 85 ans est en détention particulière à Nuremberg.

Les enfants ont bien entendu étés traumatisés par leur arrestation. Ils ont demandé que leur nurse Ester les accompagne, ce qui leur a été refusé.

Alfred (né le 8 novembre 1937 et décédé le 28 octobre 1987)prend congé difficilement, mais Berthold, né en 1934, fils ainé de claus, prend tête de la petite procession et marche la tête haute vers son déstin.

Le 2 novembre, Caroline libérée retrouve une maison vide...qui ne tardera cependant pas à être habitée par huit familles placées par la Gestapo et onze enfants. De nouveau sous le statut de prisonnière du sang, personne ne peut lui adresser la parole. Une religieuse, la soeur Jovilla et l'électricien Franz Hagg bravent toutefois cet interdit

Elle reçoit parfois du courrier malgré l'interdiction de ses gardes.En dcembre, elle a la confirmation de ce qu'elle savait déjà: son fils berthold est condamné. A noël, Melitta envoie une lettre rassurante. Après avoir insisté, lle a pu visiter les enfants, mais ne peut pas dire où ils se trouventVers les derniers jours de guerre, Caroline évite à tout prix d'être déplacée, feignant la maladie. La demeure des Lautlingen est heureusement épargnée par les bombes.

La demeure sert d'hopital de fortune.Caroline est coupée de toutes nouvelles. Elle ne sait plus rien des enfants, de tanteUlla ou de sa soeur alexandrine. Les combats se déportent déjà à Jettingen (siège principal de la famille Stauffenberg).

Melitta continue de voler de camps en camps, pour s'occuper des différents membres de la famille.

Enfin, en juin, Caroline et sa soeur Alexandrine parviennent à obtenir une voiture et ptrouvent l'orphelinat. les trois fils de Claus sont récupérés. Les femmes ;se procurent un autobus pour enmener les autres.Il fallait se dépêcher, car dans ce secteur, les Russes avancaient.Les enants de Berthold (Alfred (1937) et Elisabeth (1939) ainsi que Valerie (1940) fille de Claus.

Mika, épouse de Berthold, était toujours détenue dans un camp, ainsi que Nina, qui a accouché en détention d'une petite Konstanze .

Le meunier Schemminger, propriétaire du moulin du domaine, aide tant qu'il peut en donnant de la farine. Les villageois offrent du lait. En été 1945, le transport automobile reprend et les Stauffenberg peuvent désormais se déplacer dans les différents domaines familiaux. (Jettingen, Wilflingen, Geislingen). Les différent membres de la famille s'épaulent pour pouvoir passer sans trop d'encombre la pénible année 1945.

 

Nina Schenk von Stauffenberg, née von Lerchenfeld

 

Trois jours plus tard, dans la nuit de samedi à dimanche, Nina von Stauffenberg, enceinte de son cinquième enfant, est arrêtée par la Gestapo. On la sépare de ses quatre enfants et on la met en détention. Elle est soumise à de nombreux interrogatoires au cours desquels elle suit à la lettre les recommandations de feu son mari: elle feint ignorer tout des activités de résistance de Claus von Stauffenberg et consort.

Les enfants Stauffenberg sont placés dans un orphelinat sous un faux nom. Ils étaient déstinés à être adoptés par un couple national-socialiste. Heureusement, la fin de la guerre empêchera ce projet.Ils ont été relativement bien traités.

Fin janvier 1945, elle met au monde sa fille Konstanze, à Francfort.

Après la guerre, elle se retire avec les enfants et queleques membres de la famille survivants,dans le domaine familial à Lautlingen, près de Bamberg. Là, elle s'occupera de la sauvegarde du patrimoine historique de la ville.

 

         

La comtesse Nina von Stauffenberg, née von Lerchenfeld vient de mourir dans les Kirchlauter (Basse-Franconni)à l'âge de 93 ans(Netzeitung.de, 3 avril 2006).

 

Ils ont dit

 

"Il est désormais temps de faire rapidement quelque chose. Mais l'homme qui aura le courage de faire quelque chose doit le faire en sachant qu'il restera dans l'Histoire comme un traitre. S'il ne le fait pas cependant, c'est sa conscience qu'il trahira."

                                              Klaus Schenk von Stauffenberg, juillet 1944

"Le monde est dangereux à vivre non à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire"

                                                           Albert Einstein

 

A consulter sur le net

 

http://www.joric.com/Conspiracy/Stauffenberg-Outlook.htm  en anglais : un riche échantillons d'extraits du livre "Stauffenberg and The Mystical Crusade Against Hitler"de Michael Baigent et Richard Leigh et du livre "Stauffenbergé de Joachim Kramarz

http://www.moreorless.au.com/heroes/stauffenberg.html  en anglais, portrait de CS et récapitulatif des faits.  

http://www.lpub.bwue.de/stauffenberg/unterseiten/tafeln/tafeln.htm  en allemand, pour connaître la généalogie des Stauffenberg

http://www.bamberg-guide.de/mag/inside/article.php?d=20050519120532 en Allemand. Présentation des casernes et des hussards début de siècle à Bamberg.

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26/03/2006
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